Dans l‘Invitation à un voyage sensoriel, dans le chapitre consacré à l’odorat, je vous invite à faire votre autobiographie olfactive. Pas seulement les parfums au sens strict, comme l’a fait Charlotte Moreau dans sa dernière newsletter et comme je l’ai moi-même fait il y a quelques années (mais je ne retrouve plus l’article). Non : toutes les odeurs qui ont marqué notre vie, dont les parfums. Ce que j’avais aussi fait.
Mais si on se concentre sur les fragrances des parfumeurs, cela donne déjà de belles choses. Pour ma part, comme beaucoup, de mon adolescence à aujourd’hui, j’ai beaucoup erré, d’autant qu’étant collectionneuse, j’ai longtemps été avide de nouveautés. Je ne ferai pas la liste, mais il y a du AnaïsAnaïs, du Angel, du Rush, du J’Adore, du Talisman…
Mais je crois que c’est comme en amour : on erre, parce qu’on cherche le bon. Celui qui nous fera dire « c’est mon odeur ».
Je l’ai trouvée très tôt, dans ma vie. Il y a plus de vingt ans. Dans une petite boutique qui vendait des parfums plus rares, moins courus que les grandes enseignes. L’Artisan Parfumeur. Le parfum, c’est Mûre et Musc. Il a à la fois la légèreté et la gourmandise du fruit rouge, et la profondeur, la sensualité du capiteux musc.
Je lui ai souvent été infidèle, d’autant que je ne le trouve pas très facilement. Mais ce n’était que des liaisons éphémères. Sauf l’été, où j’ai besoin de quelque chose de plus léger : L’Escale à Portofino de Dior.
Je lui suis infidèle, mais je finis toujours par lui revenir. Et cette semaine : je me suis fait ce plaisir, parce qu’avec le neuf de deniers je suis aussi dans une énergie très Impératrice (les deux cartes sont vénusiennes) de féminité et de sensualité, ce plaisir de m’en racheter un flacon, pour ne plus avoir à économiser les dernières gouttes du précédent. Et en m’enveloppant de ce nuage parfumé, je me suis sentie pleinement moi.
Et vous, avez-vous trouvé le parfum de votre vie ?