Une blonde a enjambé les planches de la porte fracassée par le malade. Porte-jarretelles blanc, des cuisses comme j’aime, musclées mais remuantes ; à peine un frisson de chair et un éclair de culotte en soie. Si c’est un médecin, je me condamne déjà à une indulgence coupable.
Elle court s’agenouiller au chevet de l’évanoui. Fesses pleines, rondes, élastique à peine visible. Rédhibitoire, pour moi, l’élastique. Je m’approche en m’informant du décolleté. Seins généreux, bonne tenue, mais danger ! balconnet : jugement renvoyé à huitaine.
Vous pensiez que sous prétexte que la rentrée littéraire bat son plein, j’avais laissé de côté mon challenge personnel « je relis toute l’œuvre de mon romancier préféré » ? Et bien vous vous trompiez. Il faut dire que cette année, les auteurs nous donnent quand même envie de pleurer, pas parce qu’ils sont nuls mais parce que la mélancolie semble s’être emparée d’à peu près toute la production.
Alors, quoi de mieux que relire un roman dont je savais qu’au moins il allait me faire rire (un peu) ?
Qu’y a-t-il de commun entre François, un consultant cynique qui gagne des fortunes en faisant des audits pour des entreprises qu’il finit de couler afin de pouvoir les racheter en douce pour une bouchée de pain, accumulant au passage les conquêtes féminines, et Simon, timoré vendeur de jouets qui par amour pour sa femme Adrienne se lance dans l’aventure de la PMA ? Rien. Et pourtant… leur rencontre, inattendue autant que percutante, va changer leur vie.
Est-il bien utile que je commente ? On a là un roman à la fois très drôle et émouvant, voire bouleversant, cocktail que Cauwelaert maîtrise à la perfection.
L’histoire est totalement rocambolesque, invraisemblable diront certains, et pourtant, on se laisse embarquer avec une facilité déconcertante dans cette aventure tragi-comique qui, comme souvent, pose l’épineux problème de la filiation.
François est un personnage extraordinairement attachant à force d’être insupportable : cynique, arrogant, sans pitié, la vie est pour lui un jeu, un mélange de Monopoly® lorsqu’il s’amuse avec les entreprises et de Sims® lorsqu’il s’amuse à contrôler le destin de ceux qui l’entourent sans qu’ils le sachent ; mais ses failles le rendent fragile et émouvant, avec cette quête du père dont il veut récupérer les possessions disséminées.
Simon, lui, est attendrissant aussi mais d’une toute autre manière. Maladroit, timide, il a toujours l’impression qu’il ne mérite pas ce qui lui arrive.
Un roman très cauwelaertien (note pour mon correcteur orthographique : j’invente des mots si je veux), entre rire et larmes, avec un soupçon de satire, où s’épanouissent les motifs obsédants de l’auteur, et qui au final nous donne une belle leçon de vie !
Un Objet en souffrance (lien affilié)
Didier van CAUWELAERT
Albin Michel, 1991 (Livre de poche, 1993)









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