Je me souviens : petite princesse

Lorsque j’étais enfant, j’adorais les mariages (et à une époque, il y en a eu pas mal dans ma famille). Parce que, pour les mariages, je pouvais mettre une robe de princesse, et ça, c’était le kiff absolu.

Il y avait notamment cette robe bleue dont je me souviens parfaitement jusqu’à pouvoir en ressentir la douceur, et la sensation que j’avais en la portant.

Une longue robe bleue à volants, dans un tissu voile avec des petits plumetis blancs. Une petite bourse assortie, dans le même tissu, dans laquelle je mettais un mouchoir et un petit porte-monnaie. Une veste blanche en fausse fourrure. Des nattes dans lesquelles étaient tressés des rubans. Aux pieds, des babies vernies.

J’avais, réellement, l’impression d’être une princesse, digne et élégante, et je passais la journée à virevolter avec la prestance et l’assurance que me donnait ma tenue d’apparat.

Les autres petites filles attendaient avec impatience le soir, pour enlever leur jolie robe qui les empêchait de courir partout sans se faire disputer qu’elles allaient se salir ou déchirer leur belle tenue.

Moi non. Moi, je redoutais ce moment où je devrais me changer et m’habiller en moche. C’est-à-dire en jogging. J’avais, et j’ai toujours d’ailleurs, une horreur non dissimulée pour les joggings, qui incarnent pour moi la quintessence de la laideur : pour moi ce n’était pas une tenue confortable, c’était une tenue moche, et je ne peux pas me sentir confortable dans mes vêtements moches.

Du reste, je n’aimais pas courir et grimper partout en faisant du bruit, comme les autres enfants. Moi j’aurais voulu garder ma jolie robe et ma dignité.

Le soir venu, comme Cendrillon quand sonne minuit, je me sentais en quelque sorte dépossédée de moi-même : enlever ma robe de contes de fées, et remettre les vêtements de tous les jours. Quelle horreur !

Et j’attendais avec impatience le prochain mariage, pour être à nouveau moi-même !

4 réponses à « Je me souviens : petite princesse »

  1. Avatar de James Jones

    En lisant l’article, il m’est venu à l’esprit un (vieux) livre, « L’éléphant bleu » de Isabelle Lacamp.
    Quel rapport ?
    Elle y raconte son adolescence dans le swinging London des années 70 et co, l’underground créatif ou festif (avec ses excès aussi) de Andy Warhol et d’autres.
    Et surtout, pour en venir aux vêtements, le fait qu’en Angleterre, ce n’est pas l’apparence qui compte.
    Votre robe de princesse y a sa place (j’espère encore dans le Londres de 2023).
    Contrairement à la France (citée dans quelques chapitres) de l’époque, où déjà, on vous juge sur l’apparence.

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    1. Avatar de Caroline Doudet

      Oui Londres est plus foufou !

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  2. Avatar de James Jones

    Parfois je me dis qu’il y a un petit problème avec les rêves et aspirations intimes de chacune et chacun :
    On n’ose pas être soi. Réellement être soi.
    Le diktat des apparences et conventions, guindées ou pas.
    Nous fûmes (et il semble encore dans certains domaines) le pays du luxe vestimentaire, de l’innovation et que sais-je encore ?
    Aurait-on perdu cette capacité à rêver ?
    Et surtout à oser ?

    Je pense que je vais commencer à dépoussiérer mon Panama ^^

    Bonne journée à vous

    Aimé par 2 personnes

  3. Avatar de Aller à un cocktail en robe de cocktail – Caroline Doudet

    […] même pas vous raconter la joie extatique qui s’emparait de moi lorsque je revêtais cette robe de princesse […]

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