Les Archives Nationales – Hôtel de Soubise

L’autre jour, j’ai profité des journées du patrimoine pour faire un petit tour aux archives nationales. Je m’en suis tenue aux visites libres (il n’y avait plus de tickets pour la bibliothèque, qui était pourtant dans ma ligne de mire) : l’hôtel de Soubise, le parcours permanent du musée des archives nationales, et une exposition (aujourd’hui terminée, désolée).

D’abord, l’hôtel de Soubise, qui est une merveille absolue, tout en dorures et en fastes. Les images parlent mieux que les mots…

Mais bon, on est quand même aux Archives Nationales et pas juste dans un ancien hôtel particulier. D’abord, le parcours permanent propose un point sur l’écriture, les types de support, l’archivage, et quelques documents historiques particulièrement marquants. C’est véritablement passionnant pour tous les amateurs de vieux papiers.

Enfin, était présentée une passionnante exposition temporaire sur les archives lors des périodes de chaos : destruction, spoliations, sauvetages…

Ce qui est bien avec les Archives Nationales, c’est qu’il n’y a pas besoin d’attendre les journées du patrimoine pour aller les visiter, et je regrette de ne pas l’avoir fait avant, car c’est vraiment une visite agréable et enrichissante !

Archives Nationales – Hôtel de Soubise
60, rue des Francs Bourgeois
75003 Paris

Christian Dior, couturier du rêve aux Arts Décoratifs

Cela faisait une éternité que je n’étais pas allée au musée des Arts Décoratifs, musée que j’aime pourtant beaucoup. Mais une rétrospective Christian Dior, je ne pouvais pas décemment louper ça. Cela dit, j’ai bien failli : j’ai eu la flemme d’aller à l’avant-première presse (alors que pour une fois j’étais disponible) et fin août, lorsque j’ai voulu m’y pointer comme une fleur, j’ai renoncé à cause de la file d’attente, laissant augurer des conditions de visite peu propices à la rêverie et à l’émerveillement.

L’autre jour, je me suis organisée, j’avais prévu le billet coupe-file, et après avoir laissé mon iPhone chez le docteur (ce qui explique l’absence de photos) j’y suis allée à l’ouverture. Ce qui n’a pas empêché d’ailleurs que j’attende un bout de temps.

Cette année marque les 70 ans de la création de la maison Christian Dior, et le musée des Arts décoratifs célèbre cet anniversaire par une rétrospective invitant le visiteur à découvrir l’univers de son fondateur et des couturiers qui lui ont succédé : Yves Saint Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano, Raf Simons, Maria Grazia Chiuri.

Mettant l’accent sur l’émotion et l’inspiration, l’exposition, qui présente plus de 300 robes de haute couture datant de 1947 à nos jours ainsi que toiles d’atelier, photographies de mode, illustrations, croquis, manuscrits, documents publicitaires, objets de mode, montre aussi comment Christian Dior fut un amoureux de l’art et des musées et établit un dialogue avec tableaux, meubles et objets d’art.

Une exposition qui mérite son succès vertigineux, même s’il lui nuit un peu (je n’ai pas pu bien profiter du premier étage à cause de la foule dense) : la scénographie, particulièrement réussie, variée, donne vie à l’ensemble. On se promène ici de merveille en merveille, les couleurs chatoient, et on a véritablement l’impression de plonger au cœur de l’univers magique du couturier. Une très très belle expérience à ne pas manquer !

Christian Dior, couturier du rêve
Musée des Arts décoratifs
107 rue de Rivoli
Jusqu’au 7 janvier 2018

Forum Fnac Livres 2017 : en mots et en images

Le week-end dernier a eu lieu la deuxième édition du Forum Fnac Livres et vous pensez bien qu’encore une fois, je n’ai pas boudé mon plaisir et en ai profité pour me faire un petit séjour parisien excitant et enrichissant (au sens spirituel évidemment, sur le plan financier c’est plutôt le contraire).

Un nouveau lieu

Située au cœur du Marais, la Halle des Blancs-Manteaux s’est avérée un espace absolument parfait pour ce type de manifestations, plus intimiste et cosy : dès l’entrée, on est accueilli par l’espace librairie et au milieu les tables pour les dédicaces ; au fond, l’espace pour les rencontres.

Du champagne et des petits fours

Evidemment, comme tout événement littéraire qui se respecte, le Forum a commencé par un cocktail d’inauguration, avec du champagne et d’excellents amuse-bouche (mention spéciale aux opéras au foie gras) afin de fêter la lauréate du Prix du roman Fnac 2017 : Véronique Olmi, pour son magnifique Bakhita.

Des rencontres

Programme très chargé dans l’espace rencontre, et le public n’a pas boudé son plaisir car il était parfois très difficile de trouver une place pour s’asseoir et écouter les auteurs parler de leurs œuvres !

Des dédicaces

Beaucoup d’auteurs et non des moindres, mais assez variés pour qu’il y en ait pour tous les goûts. Certains étaient assaillis (Guillaume Musso), alors qu’on pouvait un peu mieux discuter avec d’autres !

Des moments privilégiés

Comme l’an dernier, des moments privilégiés avec les auteurs avaient été organisés pour les influenceurs numériques. Pour ma part, je n’ai participé qu’à un de ces moments, mais quel moment : une très belle rencontre avec Véronique Olmi !

De la convivialité

Evidemment, de tels événements sont toujours l’occasion de revoir les autres blogueurs/instagrammeurs/booktubeurs etc. pour boire un verre ou partager un repas. Je ne citerai pas de noms parce que lorsque j’essaie, j’en oublie toujours mais pour ceux qui se reconnaîtront : c’était chouette de vous voir !

Une rencontre au sommet

Oui, j’ai enfin, à cette occasion (et c’est la raison pour laquelle samedi 20h restera à jamais gravé dans ma mémoire) rencontré le Boss, François Busnel himself.

Alors je vous passe les moqueries de ceux qui pensaient que je voulais me repoudrer le nez ou me demandaient toutes les 5 min si je n’allais pas faire un malaise, voulais mes sels, ou me reprochaient de ne pas avoir emporté avec moi une bourriche de fines de claire n°3 et une bouteille de Chablis pour les lui offrir.

Nous retiendrons plutôt ma réplique du week-end : « Bonjour, je m’appelle Caroline et je veux vous piquer votre job » (ce qui l’a fait rire et à quoi il a répondu « alors allez-y ») (mais c’est rigolo il préfère m’appeler l’Irrégulière plutôt que Caroline, c’est trop commun Caroline il a trouvé).

Bref, une très très belle deuxième édition : le rendez-vous s’installe tranquillement comme un des événements de la rentrée littéraire, et ça c’est chouette !

Bref, merci à la Fnac et à l’agence Anne et Arnaud pour l’organisation de cette manifestation, qui a accueilli 10000 personnes tout au long du week-end, ce qui est un très beau chiffre.

David Hockney à Beaubourg

Je suis persuadé que la photographie nous a causé du tort. Elle nous a conduits à regarder le monde d’une seule et même façon, plutôt ennuyeuse. […] Nous vivons à une époque où une grande quantité des images réalisées n’ont pas pour ambition d’être considérées comme des œuvres d’art. Leurs auteurs revendiquent quelque chose de beaucoup plus douteux : ils disent qu’elles sont la réalité.

J’avais loupé Magritte (à cause de la foule), hors de question que je loupe Hockney (même si j’aime moins à la base).

David Hockney a 80 ans, et cette rétrospective de plus de 160 œuvres (peintures bien sûr, mais aussi photographies, gravures, installations videos, dessins, ouvrage) restitue l’intégralité du parcours de l’artiste, de ses premières œuvres à ses dernières, dont le vernis est à peine sec : soixante années de travail s’offrent donc sous nos yeux, avec leurs évolutions et leurs motifs récurrents, leurs influences changeantes, mais un regard unique, celui d’un artiste.

Pour être honnête, je n’ai pas autant aimé cette exposition que j’aurais voulu, pour une raison toute bête et matérielle : la foule (pourtant j’étais arrivée avant l’ouverture avec un billet coupe-file et donc dans les premières à entrer).

Comment se laisser transporter par une œuvre lorsqu’autour une nuée de sauterelles bruyante s’agite ? C’est l’une des expositions les plus courues de Paris, et cela lui nuit un peu. En outre, j’ai peu apprécié les œuvres de jeunesse.

Par contre, j’ai été bouleversée par la manière dont le désir traverse toute cette œuvre : cela est évidemment sensible dans les toiles californiennes et les célèbres « Pool paintings » qui manifestent l’hédonisme : le bleu des piscines, les corps dénudés, il se dégage de l’ensemble une sensualité et un érotisme saisissant.

J’ai également beaucoup apprécié les portraits, la série des collages polaroids, l’installation vidéo des quatre saisons et les œuvres dans les dernières, à la terrasse bleue, ainsi que le tout dernier tableau, avec une citation explicite de T.S. Eliot : «Birth, copulation, death/ that’s all the facts when you get down to brass facts» naissance, copulation, mort.

Chronologique, aéré, le parcours serait parfait si l’on n’avait pas l’impression d’être dans un grand magasin la veille de Noël. Pour le reste, j’ai quand même apprécié cette découverte : même si tout ne m’a pas touchée, j’ai appris à mieux connaître un artiste fabuleux !

David Hockney – Rétrospective
Beaubourg – Centre George Pompidou
Jusqu’au 23 octobre

Costumes espagnols entre ombre et lumière, à la maison de Victor Hugo

Nouvelle exposition hors les murs du palais Galliera, « costumes espagnols entre ombre et lumière » est le second volet de la saison espagnole du musée de la mode de la ville de Paris, après « Balenciaga l’oeuvre au noir » au musée Bourdelle  et avant la rétrospective consacrée à Fortuny qui s’ouvrira le 4 octobre.

Le choix de la maison de Victor Hugo place des Vosges (où je n’étais pas revenue depuis un certain temps) n’est pas anodin, puisqu’on sait notre écrivain national hispanophile, et d’ailleurs l’exposition principale est complétée dans l’appartement et dans les escaliers par les souvenirs espagnols de Totor (dessins, journal de voyage, lettres…) et nombre de documents sur les mises en scènes de ses pièces espagnoles Ruy Blas et Hernani.

L’exposition principale quant à elle propose un ensemble de costumes traditionnels espagnols (fin du XIXe – début du XXe) issu des collections du Museo del Traje, le Musée du Costume et du Patrimoine ethnologique à Madrid, mise en miroir avec une importante sélection de photos de José Ortiz Echague (1886-1980).

La très belle scénographie, très théâtrale avec ses jeux de lumière mettant parfaitement en valeur les costumes, permet de saisir toute la variété de ces costumes traditionnels, qu’ils soient costumes du quotidien ou costumes de cérémonie et notamment de mariage, costumes du peuple ou costumes des nobles : si dans la première salle les vêtements exposés peuvent sembler austères, c’est ensuite la couleur et la magnificence qui sautent aux yeux.

Broderies, dentelles, passementerie, chaussures, chapeaux, bijoux, châles, tous ont été l’objet d’un travail minutieux et sont de véritables œuvres d’art pour certains. Le plaisir esthétique se double d’un intérêt ethnologique : chaque région a ses caractéristiques propres, qui apparaissent comme évidentes dans le costume, expression de l’âme d’un peuple : on voit bien, par exemple, l’influence évidente du monde arabe sur le sud de l’Espagne et notamment l’Andalousie bien après la Reconquista avec des costumes féminins assez austères et comprenant un voile (qui n’est pas une invention musulmane, cela dit).

Bref, une très belle exposition, enrichissante et instructive !

Costumes espagnols entre ombre et lumière
Maison de Victor Hugo
6 place des Vosges
Jusqu’au 24 septembre

Auto Photo de 1900 à nos jours, à la Fondation Cartier

Je ne serais sans doute pas allée voir cette exposition si l’autre jour je ne m’étais pas retrouvée dans le quartier du Montparnasse, sans avoir rien de spécial à y faire à part squatter la terrasse de la Rotonde. Du coup, je me suis rendue à la fondation Cartier, où je n’avais pas posé les pieds depuis des temps immémoriaux.

Cette exposition vise à interroger les relations entre la photographie et l’automobile : la voiture façonne le paysage, bouleverse notre conception du temps et de l’espace, influence les pratiques et les recherches artistiques de nombreux photographes en leur offrant un nouveau sujet, une nouvelle manière de découvrir le monde et un nouveau moyen d’expression.

Une exposition passionnante, dont la scénographie, toute en courbe, donne l’idée d’un circuit. Les lignes de forces se dessinent, quelles que soient les sociétés, et notamment le questionnement de la valeur symbolique de la voiture : liberté, voyage, vitesse, elle incarne aussi pendant longtemps un certain niveau de vie, raison pour laquelle la photographie à côté de sa voiture est un classique des albums photos de famille.

Elle modifie également le paysage : parkings, stations services, feux de signalisation, panneaux, autoroutes, casses offrent de nouveaux sujets aux photographes. La voiture elle-même permet de varier les points de vue, comme lorsque les artistes prennent leurs clichés à travers les vitres ou les rétroviseurs — et une mention spéciale à « Fonce Alfonse » de Jeff Guess, qui s’est amusé, le soir de son mariage, à se faire prendre en photo par un radar pour excès de vitesse.

Le sens de l’exposition est double : tout en donnant un aperçu de l’histoire de la photographie et de la diversité des techniques, avec de grands noms comme Doisneau, Brassaï, Man Ray, Jacques-Henri Lartigue, Martin Parr ou Walker Evans, elle interroge cet objet chargé de symboles qu’est la voiture !

A voir absolument, vous avez tout l’été pour ça !

Auto Photo de 1900 à nos jours
Fondation Cartier pour l’art contemporain
Jusqu’au 24 septembre

Sérénissime ! Venise en fête de Tiepolo à Guardi, au musée Cognacq-Jay

Venise est une ville qui me fascine. Je ne serais d’ailleurs pas plus étonnée que ça que, depuis les tréfonds de mon inconscient, le prénom de Serena vienne de là, et pour un appel à texte j’avais d’ailleurs écrit une nouvelle s’y déroulant, au temps du carnaval, aidée par des amis qui la connaissent.

Parce que Venise me fascine de loin : pour des raisons compliquées, je n’y suis jamais allée, et il n’est pas prévu que je le fasse prochainement. Bref. Toujours est-il que, du coup, cette exposition était notée sur mon carnet, d’autant plus qu’elle me donnait une occasion de jeter un oeil au musée Cognacq-Jay.

Au XVIIIe siècle, Venise est une fête, vivant sur sa splendeur passée mais la maintenant coûte que coûte. Cité des plaisirs, elle attire les voyageurs, venus pour goûter la splendeur du carnaval, mais aussi des grandes soirées, bals et concerts organisés par l’aristocratie.

L’exposition invite donc aux plaisirs de la fête : grandes et petites réjouissances, théâtres et opéras, mise en spectacle du pouvoir, le Carnaval, bien sûr, qui s’offrent aux visiteurs à travers nombre de tableaux. On pourra aussi admirer, dans le salon Boucher, une présentation de costumes vénitiens recréés par la fabrique de la Goutte d’or et, dans les combles, se déguiser avec des costumes de Carnaval.

Une jolie exposition, très instructive, qui m’a cependant moins éblouie que je l’espérais — mais j’en attendais peut-être trop pour un petit musée, et de fait je n’ai pas été aidée car il y avait du monde et l’espace étriqué. Mais c’est une exposition à voir !

Sérénissime ! Venise en fête de Tiepolo à Guardi
Musée Cognacq-Jay
8 rue Elzevir, 75003 Paris
Jusqu’au 25 juin 2017