Petite et grande Coco Chanel / Petite et grande Marie Curie, de Ma Isabel Sanchez Vegara

Elle leur apprit surtout qu’il ne faut pas avoir peur de suivre ses rêves et d’écouter son coeur.

Je sais, les albums pour enfants ce n’est habituellement pas mon créneau, mais j’ai craqué pour les deux premiers tomes de cette série des éditions Kimane, qui permet de découvrir des femmes ayant accompli des choses extraordinaires en n’abandonnant jamais leurs rêves d’enfants.

Cette série, d’origine espagnole, comporte de nombreux volumes : Agatha Christie, Diane Fossey, Amelia Ekhart, Ella Fitzgerald, Frida Kahlo, Audrey Hepburn, et les deux premiers disponibles en français : Coco Chanel et Marie Curie. Des figures très diverses, artistes, aventurières, scientifiques, parce que les rêves des petites filles sont divers.

Chaque album retrace donc, en saisissant l’essentiel, le parcours de ces femmes, lorsqu’elles étaient petites filles et rêvaient de leur destin, à la réalisation de ces rêves. Le texte est très simple puisqu’il s’adresse aux enfants de sept ans environ, et les illustrations très douces.

C’est vraiment une très belle découverte, à mettre entre les mains de toutes les petites filles pour leur montrer, à travers ces femmes d’exception, courageuses et inspirantes, qui n’ont jamais perdu leurs rêves de vue, que rien ne leur est interdit !

Petite et grande Coco Chanel
Ma Isabel SÁNCHEZ VEGARA (illustrations Ana Albero)

Petite et grande Marie Curie
Ma Isabel SÁNCHEZ VEGARA (illustrations Frau Isa)

Kimane, 2018

L’Irrégulière, ou mon itinéraire Chanel, d’Edmonde Charles-Roux

Une issue ?… Où conduisait-elle ? Il s’en fallait de beaucoup que Gabrielle le sût. Mais, elle n’aurait pu en démordre, et coûte que coûte, voulait en faire usage. Car elle n’avait en tête d’autres idées et d’autre ambition que celles-ci : en sortir, arriver, réussir, mettre un terme à un état d’infériorité évident. Or, elle était seule et savait que, déjà, tout ne tenait qu’à elle.

Aujourd’hui, j’ai choisi de vous parler de la célèbre biographie de Coco Chanel qui m’a inspiré mon pseudonyme, sans que je puisse expliquer pourquoi, car cela faisait des années que cet ouvrage était dans ma bibliothèque, je le feuilletais souvent, j’en lisais quelques passages, mais je ne l’avais jamais vraiment lu (contrairement à d’autres ouvrages sur Coco) tant il m’intimidait.

Mais le moment était venu pour moi de franchir le pas. Toute la vie de Chanel est là, sans fard, ce qui ne fut pas une mince affaire tant la grande dame a montré d’ingéniosité, tout au long de sa vie, pour réécrire son histoire.

Qui est donc la vraie Gabrielle ? Une orpheline de mère abandonnée par son père, issue d’une longue lignée de forains, élevée dans les couvents les plus modestes, et ayant débuté comme gommeuse dans des cabarets peu glorieux, où son surnom de Coco trouve son origine : une chanson populaire qu’elle chantait devant les militaires, et non un petit nom affectueux que lui aurait donné son père.

Gabrielle, une Irrégulière, une femme dont on veut bien être l’amant, mais qu’on n’épouse pas, ce qui sera bien le grand drame de sa vie.

Une femme qui va toujours de l’avant, sûre de son destin. Une vie faite de passions, mais aussi de drames (j’avoue que j’ai pleuré au passage sur la mort de Boy). Beaucoup d’amants, et non des moindres : Etienne Balsan, Arthur « Boy » Capel, grâce à qui elle se lance dans ce qui deviendra l’œuvre de sa vie, mais aussi le duc de Westminster ou Pierre Reverdy.

Des amis, comptant parmi les grands artistes de notre siècle : Cocteau, Picasso, Stravinski, Colette, Max Jacob, et sa grande amie Misia Sert… Une vie bien remplie.

L’histoire de Coco Chanel est finalement celle d’une héroïne de roman, partie de rien, arrivée au sommet de la gloire, un destin qu’elle s’est forgé elle-même, mais qui malgré ses efforts ne lui a pas permis de rencontrer un homme qui aurait pu la rendre heureuse.

On a envie de l’admirer, admirer sa détermination, son courage, sa faculté de ne jamais se laisser abattre. Tout Coco est dans cette phrase : « Elle avait perdu. Ce qui ne signifiait nullement qu’elle allait renoncer. »

Alors oui, on peut aussi critiquer ce qu’elle a fait en 36 et sa colère contre ses ouvrières en grève, on peut être choqué par son attitude pendant la Seconde Guerre mondiale, mais moi, j’ai surtout envie de plaindre cette femme à qui le destin, malgré ses efforts, n’a jamais finalement offert le bonheur, à qui la mort par deux fois lui a arraché l’homme qu’elle aimait, et qui n’avait finalement, à elle, que sa maison de couture…

Evidemment, en lisant, je n’ai pu m’empêcher de penser à Héléna Rubinstein, les ressemblances sont nombreuses, mais je ne peux au final que trouver Coco beaucoup plus touchante et attendrissante.

En tout cas, je vous encourage vivement à vous plonger dans cette biographie, qui est aussi très enrichissante du point de vue historique, puisqu’on voit passer tous les grands événements du siècle, et qu’Edmonde Charles-Roux est une bien agréable narratrice.

L’Irrégulière ou mon itinéraire Chanel (lien affilié)
Edmonde CHARLES-ROUX
Grasset, 1974 (Livre de poche)

Coco Chanel et Igor Stravinsky, de Jan Kounen

Vous n’êtes pas une artiste Coco, vous êtes une vendeuse de tissu.

Après les deux films sur Yves Saint Laurent, l’envie subite m’a prise de voir enfin le seul des films consacrés à Coco Chanel que je n’avais pas encore vus. Sur le sujet, j’admets, je ne suis pas une spectatrice facile puisque j’ai beaucoup lu et beaucoup vu sur le personnage, qui me fascine.

En mai 1913, au Théâtre des Champs-Élysées, Coco Chanel, jeune créatrice de mode, assiste sur l’invitation de son amie Misia Sert au Sacre du printemps, un ballet composé par le russe Igor Stravinski. Le spectacle avant-gardiste provoque un scandale, mais Coco elle-même est touchée par cette musique qui laisse de marbre son compagnon Boy Capel.

Sept ans plus tard, Coco se remet à peine du décès de Boy Capel quand elle décide d’accueillir Igor Stravinsky, exilé à Paris, et sa famille dans sa résidence de Garches. Débute alors une liaison courte, mais intense entre les deux artistes.

Le début du film m’a subjuguée : toute la scène d’ouverture, avec Le Sacre du Printemps, dégage une force dionysiaque absolument extraordinaire et rend parfaitement la violence presque hallucinatoire du travail de Stravinsky.

Mais très vite, le soufflé retombe quelque peu, ranimé ça et là par des scènes très puissantes mais cela ne suffit pas à éviter l’ennui d’un film qui, il faut bien le dire, souffre de longueurs.

Tout est très esthétique, dans une ambiance Art Déco magnifique, la photographie est sublime, impeccable, mais j’ai trouvé l’ensemble froid, désincarné. Anna Mouglalis est majestueuse, aristocratique et incarne parfaitement une Coco tyrannique, fière, puissante et indestructible, mais manque de chair ; quant à Mads Mikkelsen, cela n’engage que moi mais je le trouve aussi sensuel qu’un glaçon.

Du coup, même dans les scènes de sexe, pourtant filmées sans fausse pudeur, cela manque d’alchimie et de passion, alors même que c’est tout l’enjeu : l’affrontement passionnel de deux génies.

Bref : un film esthétiquement impeccable, mais qui ne m’a pas procuré d’émotions, qui ne m’a pas fait vibrer sinon au début. Dommage…

Coco Chanel et Igor Stravinsky
Jan KOUNEN
2009

Coco Chanel, de Pascale Frey et Bernard Ciccolini

Cela fait longtemps que je n’ai pas parlé de bande dessinée. Il faut dire que j’en lis finalement assez peu. Mais celle-ci ne pouvait pas m’échapper bien longtemps, vu son sujet, sachant que je voue un culte à Coco Chanel, et que je lis à peu près tout ce qui paraît la concernant.

L’histoire commence en 1895, lorsque, Gabrielle Chanel alors âgée de 12 ans et ses sœurs sont abandonnées par leur père à l’orphelinat d’Aubazine après le décès de leur mère. Cette épisode fondateur, Chanel n’aura de cesse toute sa vie de l’occulter.

Comment alors a-t-elle pris son destin en main, afin de devenir l’une des personnalités les plus marquantes du XXème siècle ?

La gageure de cette BD, c’est de parvenir à raconter l’existence plus que mouvementée de Chanel en l’espace de 80 pages : je l’ai dit mille fois, Chanel n’a pas eu une vie, mais un destin digne d’une héroïne de roman, et c’était donc un pari fou de condenser ce foisonnement.

Et c’est réussi, au prix parfois de quelques raccourcis et du sacrifice de quelques épisodes, mais on ne saurait en tenir rigueur aux auteurs tant l’ensemble tient la route.

L’accent est mis ici sur le sens du style semble-t-il inné chez Gabrielle, et surtout sur ce qui fera l’essence de sa marque : la simplicité chic. Le climat intellectuel, culturel et artistique dans lequel la créatrice a tant aimé baigner est également parfaitement mis en avant.

Les dessins sont magnifiques, ressemblant parfois plus à des aquarelles qu’à des vignettes de bande dessinée, le rythme est vif et rapide, c’est un vrai plaisir de lecture.

En bref, une belle réussite, qui conviendra peut-être plus à ceux qui ne connaissent pas du tout la vie de Chanel, les autres risquant un peu de se sentir frustrés en plus de ne rien apprendre de nouveau, mais pour ma part j’ai beaucoup apprécié ce livre qui va rapidement rejoindre ma table basse !

Coco Chanel (lien affilié)
Pascale FREY et Bernard CICCOLINI
Naïve, 2013, collection « Grands destins de femmes »

Signé Chanel, de Loic Prigent

La naissance d’une collection Chanel

Signé Chanel, c’est l’histoire de la naissance d’une collection. Tout commence en mai 2004 : la collection croisière vient d’être présentée, et il est temps de s’attaquer à la haute couture.

Comment se construit une collection ? C’est ce que nous allons découvrir, en partant des croquis de Karl Lagerfeld au calme dans son appartement au défilé, véritable performance artistique, et aux achats des premières clientes privilégiées, en passant par les toiles (la première étape, celle de la structure – j’ai failli écrire « sculpture »- à partir du croquis du Maître), le travail des premières d’atelier et des petites mains, le choix des tissus, le montage des robes à recommencer un nombre de fois impressionnant…

Un savoir-faire unique

On voit aussi travailler les artisans dont s’entoure la maison Chanel : le bottier Massaro, le regretté Lesage, et une touchante vieille dame, Mme Pouzieux, agricultrice près de Montargis mais surtout passementière (elle fabrique les gallons), une des dernières personnes à avoir connu mademoiselle Chanel, et qui possède un savoir-faire unique, comme du reste tous les gens du documentaire.

La devise de la haute couture chez Chanel pourrait être celle de Boileau : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ». On fait, on défait, on refait, on change tout, on recommence. L’atelier ressemble à une ruche : la comparaison peut paraître peu originale, mais pourtant, je ne trouve pas mieux. Une ruche en ébullition, car le temps est plus que compté !

Mundus Muliebris

Évidemment, ce documentaire m’a transportée. Tous ces froufrous, ces bijoux, ces plumes, ces falbalas, des robes à se damner, des broderies dignes d’une princesse, il n’en faut pas plus pour m’émerveiller.

La part belle est accordée aux ateliers, avec ces gens qui aiment leur métier avec passion et ne comptent pas leur temps, ces femmes qui nous racontent leurs petites superstitions (faire tomber ses ciseaux est de mauvais augure alors qu’une toile tombée de son cintre est signe que la robe plaira, chaque piqûre d’aiguille a un sens différent en fonction du doigt piqué, les célibataire doivent mettre un cheveu dans les coutures ou la broderie d’une robe de mariée…).

C’est amusant, parfois émouvant. Et au milieu de tout ça, les apparitions de Karl, comme s’il était le messie…

Voilà donc un documentaire très instructif, sans doute l’un des meilleurs qu’il m’ait été donné de voir sur le sujet depuis longtemps !

Signé Chanel
Loïc Prigent
Arte France, 2005

Coco avant Chanel, d’Anne Fontaine

La vie avant la mode

Mardi soir, j’ai revu (oui, vous vous doutez bien que je l’avais déjà vu) ce film d’Anne Fontaine, basé sur la biographie de Chanel écrite par Edmonde Charles-Roux et racontant les débuts de la couturière, de son enfance à ses premiers pas comme modiste.

Gabrielle et sa sœur Adrienne sont abandonnées par leur père à l’orphelinat d’Aubazine. Elles ne le reverront jamais. Quelques années plus tard, à Moulins, elles travaillent le jour chez une couturière et se produisent le soir dans un cabaret. C’est de là que Gabrielle tient son surnom, coco, qui vient d’une chanson.

Adrienne tombe amoureuse d’un baron, qui présente Coco à Etienne Balsan. Elle devient très rapidement sa maîtresse, et s’installe chez lui à Compiègne.

Un destin de femme

Ce n’est sans doute pas le meilleur film sur Chanel : je préfère de loin la télésuite de Christian Duguay, à mes yeux beaucoup plus complète (mais je n’ai pas vu Coco Chanel et Igor Stravinsky de Jan Kounen avec Anna Mouglalis, c’est en projet).

Néanmoins, cela reste un film particulièrement intéressant, non sur la couturière (car de fait le film s’arrête à la mort de Boy, et donc avant son succès) mais sur la femme. Il était d’autant plus intéressant pour moi de le revoir en ayant encore à l’esprit les Mémoires de Coco de Louise de Vilmorin, dans lesquelles Chanel édulcore un peu la réalité (ce qu’elle fait d’ailleurs à l’occasion dans le film lorsqu’elle parle de son enfance).

J’ai trouvé Audrey Tautou assez bonne dans le rôle et plutôt crédible, et l’atmosphère très bien rendue. Et si malheureusement le film passe un peu trop vite à mon goût sur l’enfance (alors que là se trouve la clé de la personnalité de Chanel), en revanche il met l’accent sur ce que je trouve admirable chez le personnage : sa volonté, son culot, sa manière de forcer le destin.

Quant à son histoire d’amour avec Boy… et bien, comme d’habitude, j’ai pleuré…

 

Mémoires de Coco, de Louise de Vilmorin

Un violent besoin d’être aimée

Une enfance sans amour développa en moi un violent besoin d’être aimée. Ce besoin ne s’atténua jamais ; il est inépuisable et explique, il me semble, toute ma vie : ma force comme mes faiblesses. Je tiens à considérer mon succès lui-même comme une preuve d’amour et je veux croire qu’en aimant ce que je faisais on m’aimait, moi, à travers mes créations. Restée romanesque et légère, je me demande parfois si je ne me suis pas appliquée simplement à apprivoiser l’amour dont mes jeunes années ne connurent pas l’appui.

Voici le second livre de Louise de Vilmorin retrouvé l’autre jour en faisant du rangement, le premier étant ses articles de mode. Celui-ci est un peu particulier, car s’il parle également de mode, il le fait en racontant la vie de celle qui ne cesse de me fasciner : Coco Chanel.

En 1947, Louise de Vilmorin rencontre Chanel, et de cette rencontre naît un projet : celui d’écrire ensemble les mémoires de celle qui a révolutionné la mode. Chanel raconte, Louise de Vilmorin écrit. Il s’agit donc ici d’un récit à la première personne, la voix de Coco et celle de Louise se fondant en une pour nous raconter le début de ce qui est, à tout point de vue, un destin.

Ce qui est fascinant avec ce texte, c’est la manière dont Chanel réécrit son histoire, ce qui est particulièrement flagrant lorsqu’on met ce texte en regard avec celui écrit par Edmonde Charles-Roux, L’Irrégulière ou mon itinéraire Chanel

Jamais ainsi Chanel n’avoue qu’elle a été une enfant abandonnée, élevée dans un orphelinat, et s’invente donc une enfance autre, quoique pas heureuse pour autant, et en donne l’image qu’elle aurait dû avoir.

Parce que l’abandon est l’évènement constitutif de sa personnalité, qui n’aura de cesse de la poursuivre, elle le nie. Malgré tout, et c’est là que le récit touche néanmoins à une certaine vérité, elle réécrit son enfance en ne travestissant pas l’essentiel : le manque d’amour dont elle a été victime, et qui a fait d’elle une assoiffée de tendresse, une femme ayant un besoin désespéré d’être l’objet de l’admiration des autres sinon de leur amour, et pour qui l’argent n’a d’autres valeurs que celle de lui offrir la liberté.

Un destin de femme

C’est un personnage torturé et malheureux qui nous est donné à voir ici, habité par ses démons, et qui ne doit sa survie qu’à son imagination fertile, son orgueil démesuré et son ambition.

Et ce personnage est magnifiquement mis en valeur par le style impeccable de Louise de Vilmorin.

Quant à moi, à chaque fois que je lis un récit sur Coco Chanel, je ne peux m’empêcher d’être bouleversée par les échos produits en moi, non du point de vue des évènements (j’ai été une enfant aimée) que du caractère, cette soif de reconnaissance et d’amour et cette terreur de l’abandon (comme quoi certaines causes inverses créent pourtant les mêmes effets). Si ça se trouve, je suis sa réincarnation tant c’est… étrange.

Enfin bref, du coup à chaque fois je pleure (ce n’est pas une figure de style) sur ce destin malheureux de femme qui n’a jamais été heureuse en amour, et à qui le sort a arraché le seul homme qui sans doute l’ait véritablement aimée, comme si une malédiction avait pesé sur sa vie, l’empêchant de se réaliser pleinement en tant que femme et d’atteindre ce qui est pourtant la seule chose importante au monde : l’amour.

Mais ce récit s’arrête bien avant cet évènement douloureux, car, de fait, on reste malheureusement sur sa faim : les éditeurs n’ayant pas été intéressés par le projet (et je voue aux pires tourments de l’enfer ceux qui ont rejeté le texte, nous privant ainsi d’un document extraordinaire), le livre s’achève peu après les débuts de couturière de Coco, alors en pleine romance avec Boy Capel, le grand amour de sa vie (que d’ailleurs elle ne nomme pas).

Mémoires de Coco (lien affilié)
Louise DE VILMORIN
Gallimard, le Promeneur, 1999