Etre une femme

Non, je n’ai pas l’intention de vous chanter Michel Sardou. De toute façon, parmi mes multiples talents, il n’y a pas celui de chanter, et il pleut bien assez comme ça.

Pourtant, il y a un lien. Dans la chanson, tout part de ce fantasme de changer de sexe et de vivre « l’étrange drame d’être une femme ». Etrange drame ? Je ne sais pas pourquoi (on ne sait jamais pourquoi) l’autre nuit j’ai rêvé l’inverse. J’étais un homme. Et lorsque je me suis réveillée, j’étais soulagée de ne pas l’être.

C’est d’ailleurs assez rare pour être signalé : en général le matin, lorsque je me réveille, je suis déçue : dans mes rêves, il m’arrive de nombreuses aventures palpitantes et me réveiller dans le réel plat et ennuyeux a tendance à me démoraliser, raison pour laquelle il me faut un temps infini le matin pour être à peu près accordée. Mais ce n’est pas le sujet.

J’étais soulagée parce que je n’aimerais pas être un homme. J’adore être une femme. J’allais écrire « malgré tout », mais non, pas malgré tout. J’adore être une femme.

Bien sûr, il y a des inconvénients. Il y en a à tout. Je ne vais pas faire la liste, on la connaît, même si je dois avouer que de mon côté j’ai échappé à beaucoup, et que jamais je ne me suis sentie empêchée de faire quoi que ce soit parce que j’étais une femme. Ou plutôt : je ne me suis jamais empêchée de faire quoi que ce soit parce que je suis une femme, j’ai résisté aux injonctions sociétales et notamment à la maternité (et il y a là un sujet, sur lequel je n’arrive pas à écrire, ce qui pourtant m’aiderait à mettre de l’ordre) et très peu de gens dans ma vie ont pris le risque de me reprocher mes choix. Ceux qui l’ont fait (prendre le risque) l’ont d’ailleurs regretté.

Cela dit, il y a aussi des inconvénients à être un homme. Beaucoup : cette injonction perpétuelle à la virilité, cette interdiction de la fragilité, de la vulnérabilité et des émotions : cela doit être abominable et c’est à mon avis la source de bien des maux. Et la société ne change pas assez vite à ce sujet.

Et l’autre jour, j’en étais là : repartie pour un Voyage Introspectif, je faisais le point sur ce qui me convenait dans ma vie, et ne me convenait pas. Et, ce qui me convenait, ce pour quoi j’éprouvais une immense gratitude, c’était ça : être une femme. Pour plein de raisons, parfois superficielles, parfois non.

Je ne vois pas le fait d’être une femme comme un drame, aussi étrange soit-il. Au contraire : il y a bien des choses que je voudrais changer dans ma vie, mais pas celle-là. Etre une femme est pour moi une force, la plus grande qui soit.

Quelle est votre zone de génie ?

La semaine dernière, dans sa newsletter, Géraldine s’est intéressée à la question de la zone de génie. J’ai trouvé la synchronicité amusante parce que, justement, j’avais exploré le sujet un peu plus tôt dans la semaine, et comme souvent les mots de Géraldine on suscité chez moi l’envie d’explorer davantage dans un article.

Dans son essai Le Grand saut, Gay Hendricks explique que toutes nos activités quotidiennes (et pas seulement nos activités professionnelles) peuvent se répartir en quatre zones :

La zone d’incompétence, c’est tout ce qu’on ne sait pas faire, qu’on s’obstine à faire mais sans y parvenir, ou en y parvenant de manière médiocre, que l’on n’aime pas faire, et qui nous prend beaucoup d’énergie. Lorsque l’on est entrepreneur, c’est tout ce qui est dans cette zone qu’il faudra songer à déléguer. Pour moi c’est clairement, comme pour beaucoup de créatifs, le champ terre à terre de l’administratif et de la comptabilité. Heureusement, il y en a peu.

La zone de compétence : on sait faire, grâce à nos études et à notre éducation, mais on n’y prend aucun plaisir, d’autres le font bien mieux que nous et on n’apporte aucune valeur ajoutée, comme on n’y prend pas de plaisir on le fait a minima et sans s’investir, et comme plus haut cela nous prend beaucoup d’énergie. Pour moi, c’est clairement mon travail alimentaire qui est dans cette zone.

La zone d’excellence, c’est lorsqu’on est bon dans ce qu’on fait, qu’on aime ça, mais cela nous vide de notre énergie. Pour le moment je n’ai pas grand chose dans cette zone, à part en bonne introvertie tout ce qui va impliquer des interactions sociales, mais je sais que certaines activités que je compte développer s’y situeront.

Et la fameuse zone de génie, c’est ce qu’on fait le mieux : on apporte une véritable valeur ajoutée (personne d’autre ne le ferait comme nous), on aime profondément ça, et le faire nous remplit d’énergie au lieu de nous en prendre. Pour moi, c’est tout ce qui va être de l’ordre de la créativité et de l’écriture.

Avant toute chose, il est important de connaître notre zone de génie. Géraldine suggère de demander à notre entourage, ce qui peut être un bon point de départ, mais selon moi notre entourage va avoir du mal, de l’extérieur, à différencier zone d’excellence et zone de génie : nous seul pouvons savoir si une activité nous remplit ou nous vide.

En revanche, il existe un outil de la psychologie positive qui peut nous aider à déterminer cette zone : ce sont les forces de caractère. Les forces, ce sont nos prédispositions naturelles, que nous utilisons sans effort et sans y penser, contrairement aux compétences (qui s’acquièrent) et aux talents, que l’on peut utiliser sans plaisir. Mes quatre forces de caractère principales sont la créativité, la soif de connaissances, l’émerveillement et la curiosité, que j’utilise pleinement lorsque j’écris. Je pense que les valeurs sont également très importantes dans l’identification de sa zone de génie : une activité en contradiction avec nos valeurs ne peut pas nous donner d’énergie, et a contrario, lorsque nos valeurs son respectées, cela nous nourrit.

Cela dit, je crois qu’il n’est pas nécessaire de vouloir à tout prix être toujours dans sa zone de génie, notamment lorsqu’il est question d’activité professionnelle : être dans sa zone d’excellence est déjà très bien, puisque nous faisons quelque chose qui nous plaît et pour laquelle nous apportons une valeur ajoutée réelle : le tout est de trouver un équilibre entre ce qui nous donne de l’énergie et nous en prend, afin de ne pas terminer complètement à plat.

Si vous voulez en savoir plus et travailler sur ces questions, outre les articles que j’ai mis en lien, L’Invitation à un voyage Introspectif, où nous creusons la question des forces mais aussi d’autres éléments de la métaphore du bateau qui peuvent vous aider, est idéale. Vous pouvez vous le procurer ici !

Embarquez avec moi pour un voyage introspectif

L’an dernier, lorsque j’ai fermé le site du Voyage poétique et arrêté les livrets, je savais bien que ce n’était pas la fin, et que je leur redonnerai vie sous forme de livres, ce qui était d’ailleurs le projet de départ.

Aujourd’hui, je suis fière de vous annoncer la parution du premier, Invitation à un voyage introspectif : un voyage transformatif, créatif et introspectif, à la rencontre de vous-même, et de votre vraie place. Il sera transformatif parce qu’en prenant conscience de certaines choses, vous ne serez peut-être plus la même personne, après ce voyage. Et il sera créatif, d’abord parce que nous allons créer, écrire, peindre, dessiner, coller, et ensuite parce que vous allez pouvoir vous créer une nouvelle réalité.

Ce voyage, nous allons l’effectuer en bateau. Et ce bateau, c’est vous !

La métaphore du bateau est un outil de psychologie positive développé par Hugo Alberts. Le but de cet outil est de faire un point sur les différentes facettes de l’existence et de comprendre que naviguer en étant conscient d’être le capitaine de sa vie et de son âme, comme le dit le poète William Henley, est essentiel. Cela permet de faire le point sur son existence actuelle, mais aussi sur ses aspirations et ses rêves. Il s’agit donc d’un magnifique outil de découverte, d’introspection, mais aussi de manifestation, et de création de ce que nous voulons que soit notre vie.

Je vous propose, à l’aide d’exercices d’écriture et d’activités créatives, d’explorer un à un tous les aspects de la métaphore telle qu’elle est pratiquée par la psychologie positive, auxquels nous ajouterons deux éléments.

Dans la version papier, de l’espace est prévu pour que vous puissiez écrire et faire les exercices créatifs ; si vous optez pour la version numérique, il vous faudra également un carnet ou votre journal.

Alors, vous embarquez ? Il est ici !

Le sujet, c’est l’amour

Dans ma dernière Escale Poétique (si vous n’êtes pas encore abonné à cette infolettre, je vous encourage vraiment à le faire, il s’y passe des choses intéressantes et plus intimistes qu’ici), j’expliquais comment, suite à mon coup de mou habituel du mois de janvier, j’avais décidé de retravailler sur le bateau, avec l’Invitation à un voyage introspectif.

Après avoir fait le bilan de la situation actuelle à l’aide du questionnaire des 12 maisons astrologiques et du Tarot (bilan qui montrait tout de même beaucoup de blocages), j’avais entrepris de retravailler sur mes valeurs, et c’était une bonne idée car je me suis aperçu qu’elles avaient bougé. Pas fondamentalement changé, mais elles s’étaient réorganisées. C’est un processus normal : les valeurs, ce qui donne sa direction à notre vie, ne sont pas figées, et évoluent en même temps que nous, d’où l’importance de refaire régulièrement un point, ce que je n’avais pas fait (vous savez ce qu’on dit du cordonnier). Bref : sans être complètement à côté de la plaque, je n’étais plus complètement alignée avec mes valeurs, et surtout la première : l’amour.

Il faut dire que c’est très compliqué, pour moi. Dans un entretien, Brené Brown affirmait que notre sujet, c’est ce qui nous est le plus difficile, ce qui nous résiste le plus. Si c’était facile, il n’y aurait rien à dire. Et, c’est un fait : l’amour est mon sujet, et ça le sera jusqu’à mon dernier souffle. L’amour est le sujet de L’Aimante, l’amour est le sujet de Salomé et des Cinq leçons de Socrates Knight. Et bien sûr, l’amour est le sujet de Tout écrivain doit avoir le cœur brisé.

Ce qui donnait quelque chose d’assez curieux dans mon système : l’amour était une valeur essentielle (pas à la première position néanmoins, mais c’est le cas aujourd’hui), mais lorsque je faisais le test des Forces de caractère, il arrivait en 20e position (sur 24…). On comprend les difficultés. Or, les forces de caractère, ce sont nos capacités préexistantes de penser, d’agir, de sentir, et elles ne s’acquièrent pas par l’expérience ou l’entraînement, contrairement aux compétences. Les forces de caractère ne sont pas supposées bouger tant que cela, même si elles peuvent se développer davantage en en prenant conscience et en trouvant le chemin pour les optimiser. Mais enfin l’amour était 20e : difficile d’optimiser ce qui n’existe pas.

Et bien, figurez-vous que si : en refaisant le test, je me suis rendu compte que mes forces aussi, avaient changé. Le podium est toujours occupé par le trio émerveillement/soif d’apprendre/créativité, même si l’ordre a légèrement bougé. Mais la surprise vient des places 5 et 6 : l’authenticité, qui était en milieu de classement, fait une entrée remarquée à la cinquième place, et l’amour à la sixième.

Et je suis absolument convaincue d’une chose : ces forces étaient déjà là, mais elles étaient bloquées, je ne parvenais pas à y avoir accès et à les utiliser, même si c’était mon mouvement naturel : cela faisait donc comme si elles n’existaient pas, mais elles existaient bel et bien, il fallait simplement (enfin, simplement : on se comprend) les libérer et leur permettre de s’exprimer. Et je crois que c’est grâce à la grande magie de l’écriture que j’ai réussi ce… tour de force.

Bonne saint-Valentin à ceux qui la fêtent !