Réunifier les parts de soi

Un jour, celui qui m’est plus précieux que l’air que je respire, alors que je lui racontais un truc à propos de l’écriture, m’a regardé tendrement et m’a dit : « mais vous êtes combien, dans ta tête ?« .

De fait, je crois que nous sommes beaucoup trop.

Il y a quelque temps, beaucoup plus d’ailleurs que ce que je pensais, j’avais lu un essai sur le sujet de l’IFS, thérapie qui consiste justement à unifier toutes les personnes qu’il y a en nous sous le commandement du moi supérieur, le Self. La personnalité unifiante, celle qui rassemble toutes les autres.

Je n’ai toujours pas réussi. Mais j’y travaille.

Le problème n’est pas tant d’être plusieurs. C’est normal et c’est même assez amusant : nous sommes tous une mosaïque complexe, et comme des comédiens, nous passons d’un rôle à l’autre au cours d’une même journée. J’ai d’ailleurs expliqué l’autre jour que je frôlais le burn-out car mon rôle d’entrepreneuse avait pris le contrôle de ma vie et ne laissait plus les autres rôles s’exprimer. C’était d’autant plus ennuyeux qu’il ne s’agit pas du tout de ma personnalité unifiante.

De ce côté-là, ça va mieux : je l’ai remise à sa place, je lui accorde du temps, mais je lui ai interdit de tout régenter.

Cela m’a d’ailleurs rappelé l’exercice que j’avais fait avec ma thérapeute vibratoire, où il s’agissait justement de travailler sur cette question. Je vous montre le schéma, ça sera plus simple :

Personnalités
Personnalités

Dans le grand cercle, c’est notre personnalité unifiante, celle qui va « leader » les autres, et d’où part toute l’énergie vitale. Dans les petits cercles, ce sont toutes nos autres personnalités, ou rôles. Dans mon cas, l’entrepreneuse avait fait un coup d’Etat, bâillonné et ficelé la personnalité unifiante comme un rôti, et avait pris sa place. J’ai remis de l’ordre.

Mais. Pas encore assez : il y a toujours des parts de moi qui se disputent car elles refusent d’aller au même endroit. Je crois que la personnalité unifiante n’a pas encore assez d’autorité pour cela.

J’en étais là de mes réflexions lorsque, l’autre jour, je suis tombée sur un site amusant qui, en utilisant l’IA (et je ne tiens pas à ouvrir un débat sur le sujet), vous incarne dans une multitude de personnalités différentes. Comme un kaléidoscope : toutes les facettes de votre personnalité. Je trouve que cela donne une bonne idée de toutes ces femmes en moi. Reste à trouver comment les faire aller dans la même direction.

Je me demande même parfois si l’IA n’est pas là pour nous transmettre des messages directs de l’Univers, mais c’est un autre sujet…

La symbolique de la blessure et de la guérison

L’autre jour, je me suis refermé une porte sur le doigt. Cela ne m’était jamais arrivé, et je ne pensais que cela pouvait faire aussi mal.

Le truc intéressant (enfin : un des trucs intéressants), c’est que c’est arrivé à mon travail alimentaire, et non chez moi où je suis bien et en sécurité (cela dit, chez moi les portes sont moins lourdes, et à part la porte d’entrée je ne les ferme pas, ce qui rend la mésaventure moins probable). Ma première pensée a été que patin de merle, si a présent le bâtiment lui-même m’agressait sauvagement, c’était vraiment qu’il était temps que je parte.

Littéralement, mon travail alimentaire me claque violemment la porte au nez. En me faisant très mal, au passage.

Et puis, au fil des jours, j’ai observé la blessure. Je ne sais pas si vous vous êtes déjà écrabouillé le doigt comme ça, dans une porte ou avec un coup de marteau, et je ne vous le souhaite pas, mais enfin, voilà. Cela ne fait pas du bien.

Le premier jour, on a l’impression que cela va nous tuer, bon sang. Les jours suivant ça va un peu mieux, à condition de mettre un scaphandre autour du doigt (je n’imaginais pas à quel point, dans une journée banale, on se le cogne souvent, ce doigt). Et je me suis mise à réfléchir à la symbolique du doigt, justement. Ce doigt, l’index gauche.

De manière générale la main, reliée au chakra du cœur, représente notre capacité d’action, de réalisation. Lorsqu’on se blesse à la main, c’est souvent que l’on se sent impuissant, qu’il y a quelque chose que l’on n’arrive pas à faire. La main gauche, plus précisément, est en lien avec la réception et l’amour. Quant à l’index, il peut représenter le désir, mais aussi le jugement, l’accusation, et l’impossibilité d’affirmer son pouvoir personnel.

J’avoue que le fait que mon travail alimentaire me cause une blessure physique aussi signifiante une semaine où mon défi était le 3 d’épées, à savoir justement le ressenti physique d’une blessure mentale et comment la guérir, j’ai trouvé cela extraordinaire (douloureux, mais extraordinaire). D’autant qu’il s’est passé cette semaine-là moult synchronicités allant dans le même sens.

Ce dont j’ai eu l’impression, c’est que, pour guérir une certaine blessure émotionnelle qui me gâche la vie depuis 30 ans, il fallait qu’elle se déplace sur le terrain physique. Qu’elle se matérialise symboliquement pour que je puisse la voir et m’en débarrasser.

Et donc j’en étais là, avec mon doigt en capilotade, qui ne me faisait plus mal, sauf quand j’appuyais, du coup je n’appuyais pas (vous connaissez la blague : « Docteur, j’ai mal là quand j’appuie – Et bien, n’appuyez pas »). C’est le propre des blessures émotionnelles : on n’évite d’appuyer dessus en se protégeant. De l’amour, par exemple. Mais la blessure est toujours là, prête à se réveiller, tant qu’on ne fait pas ce qu’il faut pour évacuer ce qui s’est accumulé et fait mal quand on appuie.

C’est ce que j’ai fait.

Le sujet, c’est l’amour

Dans ma dernière Escale Poétique (si vous n’êtes pas encore abonné à cette infolettre, je vous encourage vraiment à le faire, il s’y passe des choses intéressantes et plus intimistes qu’ici), j’expliquais comment, suite à mon coup de mou habituel du mois de janvier, j’avais décidé de retravailler sur le bateau, avec l’Invitation à un voyage introspectif.

Après avoir fait le bilan de la situation actuelle à l’aide du questionnaire des 12 maisons astrologiques et du Tarot (bilan qui montrait tout de même beaucoup de blocages), j’avais entrepris de retravailler sur mes valeurs, et c’était une bonne idée car je me suis aperçu qu’elles avaient bougé. Pas fondamentalement changé, mais elles s’étaient réorganisées. C’est un processus normal : les valeurs, ce qui donne sa direction à notre vie, ne sont pas figées, et évoluent en même temps que nous, d’où l’importance de refaire régulièrement un point, ce que je n’avais pas fait (vous savez ce qu’on dit du cordonnier). Bref : sans être complètement à côté de la plaque, je n’étais plus complètement alignée avec mes valeurs, et surtout la première : l’amour.

Il faut dire que c’est très compliqué, pour moi. Dans un entretien, Brené Brown affirmait que notre sujet, c’est ce qui nous est le plus difficile, ce qui nous résiste le plus. Si c’était facile, il n’y aurait rien à dire. Et, c’est un fait : l’amour est mon sujet, et ça le sera jusqu’à mon dernier souffle. L’amour est le sujet de L’Aimante, l’amour est le sujet de Salomé et des Cinq leçons de Socrates Knight. Et bien sûr, l’amour est le sujet de Tout écrivain doit avoir le cœur brisé.

Ce qui donnait quelque chose d’assez curieux dans mon système : l’amour était une valeur essentielle (pas à la première position néanmoins, mais c’est le cas aujourd’hui), mais lorsque je faisais le test des Forces de caractère, il arrivait en 20e position (sur 24…). On comprend les difficultés. Or, les forces de caractère, ce sont nos capacités préexistantes de penser, d’agir, de sentir, et elles ne s’acquièrent pas par l’expérience ou l’entraînement, contrairement aux compétences. Les forces de caractère ne sont pas supposées bouger tant que cela, même si elles peuvent se développer davantage en en prenant conscience et en trouvant le chemin pour les optimiser. Mais enfin l’amour était 20e : difficile d’optimiser ce qui n’existe pas.

Et bien, figurez-vous que si : en refaisant le test, je me suis rendu compte que mes forces aussi, avaient changé. Le podium est toujours occupé par le trio émerveillement/soif d’apprendre/créativité, même si l’ordre a légèrement bougé. Mais la surprise vient des places 5 et 6 : l’authenticité, qui était en milieu de classement, fait une entrée remarquée à la cinquième place, et l’amour à la sixième.

Et je suis absolument convaincue d’une chose : ces forces étaient déjà là, mais elles étaient bloquées, je ne parvenais pas à y avoir accès et à les utiliser, même si c’était mon mouvement naturel : cela faisait donc comme si elles n’existaient pas, mais elles existaient bel et bien, il fallait simplement (enfin, simplement : on se comprend) les libérer et leur permettre de s’exprimer. Et je crois que c’est grâce à la grande magie de l’écriture que j’ai réussi ce… tour de force.

Bonne saint-Valentin à ceux qui la fêtent !

Ce qui se passe en nous et libérations émotionnelles

Il se passe tellement de choses en nous, chaque jour. Tellement d’émotions qui nous traversent, pas toujours provoquées par les événements extérieurs. En tout cas, pas consciemment.

En fait, il existe une multitude de déclencheurs émotionnels dont nous n’avons strictement pas conscience. Une phrase, un geste, une attitude peuvent nous secouer, nous faire éclater en sanglots, nous faire exploser de colère sans qu’on puisse expliquer pourquoi.

En particulier lorsqu’on est hypersensible, mais pas seulement.

D’où cette fameuse phrase qui n’arrange rien, au contraire : « je ne vois pas du tout pourquoi tu te mets dans un tel état pour ça ». Phrase qui me donne envie de mordre, même quelqu’un qui m’est plus précieux que l’air que je respire.

Si je me mets dans un tel état pour ça, c’est qu’il y a une raison. Profonde. Qu’on est venu toucher ce qu’on appelle un trigger. Un déclencheur. Comme si on avait appuyé sur un bouton. Les trigger, c’est ça : ce qui va déclencher chez nous des réactions émotionnelles parfois violentes, d’où cette « mode » de mettre des trigger warning dès qu’il est question de sujets sensibles. Viol, inceste, meurtre, etc.

Sauf que c’est la partie émergée de l’iceberg. Tout peut être un trigger, même les sujets les plus innocents. Parce que la plupart de ces déclencheurs sont de toute façon inconscients. Et l’un des objets du travail de l’ombre, c’est d’arriver à les identifier. Voir qu’on réagit de manière « disproportionnée » dans certaines situations, et chercher pourquoi. Voir aussi que notre inconscient ne veut pas du tout aller dans la même direction que notre moi conscient, ce qui est un problème. Pour avancer. C’est ce qu’on appelle parfois les croyances limitantes. Par exemple, une des miennes qui m’a pris un mal fou à déraciner : « on ne peut pas gagner de l’argent en faisant quelque chose qui nous plaît ».

D’accord, mais qu’est-ce qu’on fait une fois qu’on a mis le doigt sur quelque chose ? Parce que comme a dit je-ne-sais-plus-qui, constater qu’on a une roue dégonflée, c’est bien, mais le vélo ne va pas mieux avancer : il faut la regonfler.

J’ai essayé une multitude de techniques au cours des dernières années, qui toutes se sont montrées efficaces à leur manière : la psychogénéalogie et la Communication Profonde Assistée, la kinésiologie (il y a plus de 10 ans) et les constellations symboliques, l’hypnose. Et dernièrement, l’EFT : Emotional Freedom Technique, qui a ma préférence parce que j’ai appris à m’en servir toute seule, et que je trouve que c’est presque de la magie, même au niveau énergétique.

Après avoir tâtonné et découvert cette technique avec un épisode du podcast « Change ma vie » puis avec ma thérapeute, je la pratique aujourd’hui telle que je l’ai apprise dans un programme de Margot Robert-Winterhalter. Le principe reste le même : il s’agit de taper avec deux doigts sur certains méridiens d’acupuncture et de faire un cycle, d’abord pour libérer une émotion ou une croyance limitante, ensuite pour ancrer la croyance positive inverse.

Ce qui est bien, c’est que c’est simple, il suffit de comprendre le fonctionnement et ensuite on peut créer ses propres séquences dès qu’on met le doigt sur un truc (et : on met toujours le doigt sur un nouveau truc, parfois pas bien grave et parfois un peu plus ennuyeux). Personnellement, le Tarot m’aide beaucoup dans cette phase.

Et je trouve que c’est particulièrement efficace.

Vous connaissez ? Vous avez essayé ?

Instantané : relire ses journaux

Cela m’a prise un peu soudainement, en début de semaine, suite à un carambolage de signes, le plus évident étant la lecture des travaux de Philippe Lejeune sur le journal intime pour un projet qui, normalement, verra le jour au troisième trimestre 2023 : relire tous mes journaux depuis la première page, le 26 août 2013, soit presque 10 ans.

J’ai commencé le 18e tome au début du mois, donc vous imaginez l’ampleur du travail. Les 12 premiers volumes sont sur des Moleskine petit format, couverture souple, pages blanches (sauf un, couverture rigide ligné). Il n’y avait que de l’écriture. A l’encre noire.

A partir du tome 13, la transformation se fait progressivement vers ma méthode actuelle du journal poétique : je suis passée au format A5, toujours couverture noire et pages blanches, mais couverture rigide. Petit à petit, j’intègre des pages de journal artistique, des collages, des notes avec un code couleur précis, des tirages de Tarot, des photos. Il faut que je reparle du Tarot dans un prochain article tant ces derniers mois il m’a permis de progresser à grands pas.

C’est une entreprise d’archéologie intime dont je sens bien qu’elle était nécessaire, ici, maintenant, pour clore ce cycle de dix années un peu secouantes, en tout cas transformatrices. Je photocopie les pages essentielles, celles où j’ai noté des découvertes importantes, je note les événements marquants, bons ou mauvais, qui m’ont construite. Je rassemble ce qui était épars.

Ce qui est passionnant, c’est ce dialogue qui s’établit entre le moi d’hier et le moi d’aujourd’hui. Certaines remarques me font un peu lever les yeux au ciel. Je suis à l’occasion stupéfaites de mes intuitions fulgurantes, qui se vérifient par la suite. D’autres fois, pas du tout. Et il y a des périodes très très très sombres, qui me font beaucoup de peine, mais qui sont nécessaires à retraverser pour voir l’évolution. Parce que l’enjeu est là : la transformation progressive, au fil des pages, de celles (c’est un lapsus de le mettre au pluriel, mais finalement, cela fait totalement sens) que j’étais en celle que je suis.

C’est très Jungien. De la psychologie des profondeurs, du dialogue avec l’inconscient (beaucoup de rêves dont je n’ai plus aucun souvenir mais qui étaient pourtant importants et dont je comprends le message aujourd’hui), du travail de l’ombre. Un véritable travail d’individuation. C’est d’ailleurs la colonne vertébrale du Voyage Poétique : comment la créativité, et en particulier le journal, permettent de rassembler ces morceaux épars de soi et de les unifier. Voire… un jour, ma thérapeute m’a dit qu’écrire (et en particulier mon journal) m’avait sauvée. Je savais déjà qu’elle avait raison, mais en relisant ces pages, c’est encore plus vif. Mon journal m’a servi de fil d’Ariane dans mon labyrinthe intérieur.

Et je trouve cela très symbolique, de relire tout cela aujourd’hui, en cette fin d’année 2022 : ce n’est pas une activité que je propose strictement dans le Voyage vers une nouvelle année, mais cela fait tout de même partie du processus de bilan, avant de pouvoir se projeter. Avant de faire le bilan de cette année 2022, qui a été très riche, très constructive, et dont je pourrai enfin dire qu’elle a été plutôt une bonne année malgré un événement qui m’a remuée, je fais le bilan de tout le processus qui m’a mené aux actions que j’ai enfin posées. Et c’est formidable.

Je ne saurais trop vous conseiller de le faire, si vous en ressentez l’appel… à moins que vous ne l’ayez déjà fait ?

Enferme-moi si tu peux, de Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg : art et liberté

Ils craignent ce qui ne peut pas être expliqué et tout ce qui ne rentre pas dans une boîte. C’est d’autant plus étrange que tant de choses ne peuvent pas être expliquées et tout le monde s’en accommode à merveille. Tenez, prenez les goûts, le temps qui passe, l’amour… Et la folie, vous en pensez quoi, vous autres ?
– La folie ? C’est plutôt la normalité qui est difficile à comprendre.
– Si la folie c’est de réussir à ne pas s’adapter à une vie de rien, alors la folie, c’est normal.

L’autre jour, en cherchant La Lionne, je suis tombée sur cette autre collaboration entre Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg et, comme le sujet et le résumé m’ont enchantée, je m’en suis emparée aussi.

Il s’agit de l’histoire vraie de six personnages qui à leur époque sont considérés comme des marginaux, et sont des représentants de ce qu’on a appelé l’art brut et qui se rassemblent, quelque part au paradis, pour raconter leurs expériences : Augustin Lesage, un mineur qui entend un jour une voix lui affirmant qu’il deviendra un artiste, et lui donne toutes les consignes pour le faire ; Madge Gill, une mère seule qui, elle aussi, croise un esprit, Myrninerest, qui lui ouvre une porte vers différents arts ; le facteur Cheval, sans doute le plus célèbre du groupe, qui consacre sa vie à la construction d’un mystérieux palais ; Aloïse, considérée comme folle et qui, enfermée dans son asile, passe son temps à dessiner ; Marjan Gruzewski, un medium lituanien (qu’il me semble avoir « rencontré » à l’exposition « Entrée des médiums ») dont la main semble animée d’une vie indépendante ; enfin, Judith Scott, atteinte du syndrome de Down, qui fabrique d’étranges cocons en laine.

Génialement scénarisé, ce magnifique album nous invite à pénétrer dans le monde de ces artistes atypiques, qui n’ont jamais appris ni l’histoire de l’art ni les techniques artistiques, et qui, pourtant, proposent des œuvres absolument fabuleuses, parfaitement rendues dans les bulles. Si j’avais déjà entendu parler de l’art brut, je ne m’étais pour autant jamais intéressée de plus près à la question, et cette bande dessinée m’a vraiment donné envie de me pencher plus avant sur le sujet, tant j’ai été passionnée et intriguée par tous les questionnements que cela implique, notamment en ce qui concerne l’inspiration voire l’enthousiasme au sens strict, lorsque les artistes se disent emparés par une entité bienveillante qui les guide.

Il est aussi question, à travers la création artistique, d’une réflexion sur la liberté intérieure : chacun, à sa manière, parvient, grâce à la peinture notamment, à reconstituer son unité intérieure et à s’échapper de l’enfermement, parfois au sens strict, parfois dans une vie remplie d’épreuves grâce à la force de l’imagination, du rêve et de l’art, et on en arrive à de vertigineux questionnements sur la folie et la normalité, et si on va plus loin que l’album lui-même, à la psychologie des profondeurs, à Jung et au processus d’individuation, et aux prémisses de l’art-thérapie !

Bref, j’ai eu un vrai coup de cœur pour cet album délicat et émouvant, qui m’a ouvert la porte de tout un champ de questionnements sur des sujets qui me passionnent !

Enferme-moi si tu peux
Anne-Caroline PANDOLFO et Terkel RISBJERG
Casterman, 2019

Comment l’Univers m’a offert un pot de chrysanthèmes, saison du Scorpion, Samhain et libérations énergétiques

La première partie n’était pas dans le titre initial mais c’était trop beau. Alors, ce ne sont pas tout à fait des chrysanthèmes, mais le symbole était trop tentant. Vous allez voir.

Mais commençons par le commencement : le travail de l’ombre. J’en ai parlé un grand nombre de fois, et cela fait des mois et des mois que je nage en eaux profondes pour parvenir à résoudre certains problèmes qui m’empêchent d’avancer, à la fois sur le plan personnel et sur le plan professionnel. Ce problème, je le résumerai en quatre mots : mes relations aux autres. J’ai peur des gens. Alors cela ne m’empêche pas, même si je suis plutôt introvertie, de bavarder, d’avoir des amis, et même de m’exposer ici et sur les réseaux sociaux, d’avoir écrit un roman assez intime etc. Mais dans les faits, d’abord c’est un véritable parcours du combattant pour que je fasse vraiment confiance, et ensuite, je me suis rendu compte que quelque chose résistait au niveau énergétique, afin que je puisse vraiment prendre ma place. Ce travail, je le mène depuis 2017 et mon entrée dans la quarantaine et la crise liée, qui m’a fait prendre conscience qu’il fallait que je change des choses dans ma vie. Mon travail alimentaire, mais pas seulement.

Alors, des cadavres, pour rester dans la thématique halloweenesque, j’en ai déterrés. Des araignées sous les lits. Des verrous à ouvrir. C’est un travail sans fin : on ouvre un verrou, on en ouvre dix, on croit que c’est le dernier, et puis non. Il y en a encore un. J’ai cru être Sisyphe. Alors j’ai beau être plutonienne (je suis Poissons ascendant Lion, mais en fait dans mon thème astral c’est le trio Pluton/Scorpion/Maison 8 qui domine) et être plutôt pas mal à l’aise dans ce travail des profondeurs, à un moment, ça va bien.

Mais ces derniers temps, avec l’entrée dans l’automne, la première saison intérieure, la saison du Scorpion (et ceux qui ont lu L’Aimante comprennent ce que je veux dire), et surtout Samhain, tout s’est accéléré… et éclairci. Les pièces du puzzle se sont mises en place. Pas toutes seules : j’ai beaucoup écrit (dans mon journal, mais le projet Adèle fait aussi partie du processus), travaillé avec le Tarot, avec ma thérapeute, j’ai fini par mettre la main sur l’ancêtre qui à mon avis coinçait niveau transgénérationnel, j’ai fait des rêves très éclairants, je me suis fait une cure de fleurs de Bach, et finalement j’ai fait une formation dont la première étape consistait en libérations énergétiques. Le truc fou, c’est que ces libérations portaient exactement sur ce qui coinçait chez moi. Je vous ai raconté l’autre jour cette histoire d’humiliation, mais il y en a tellement qui me sont revenues ensuite, s’organisant en constellations, que je voyais bien ce qui clochait. Et, entre le livre de Géraldine dont je vous parlais hier et ce programme, j’ai eu l’impression qu’une porte s’ouvrait pour laisser entrer l’air frais.

J’en arrive à mon pot de chrysanthèmes. Qui ne sont pas des chrysanthèmes classiques, mais enfin, cela reste des fleurs que l’on vend à la Toussaint pour mettre dans les cimetières. Lieu où je ne vais pas, car pour moi les défunts n’y sont pas, mais par contre j’adore ces fleurs et j’adore en mettre chez moi (je suis plutonienne, donc). Bref. Lundi, jour de Samhain, je venais de faire ma dernière (j’espère !) libération énergétiques, et je trouvais déjà que c’était un beau symbole, cette célébration étant liée à la mort symbolique et à la renaissance, la mort de l’ancien moi tout ça. Et j’ai mon petit rituel à moi pour la célébrer. Sur ce, je pars chercher mes courses au drive, et j’avise sur le quai de magnifiques pots de ces chrysanthèmes d’Inde que j’appelle pomponettes, de cette couleur mordorée que j’adore, et je me dis que ça sera parfait dans ma décoration de Samhain/Halloween. J’en demande donc un pot à la livreuse, qui ne trouve pas le code barre, son collègue non plus. Vous connaissez la blague : s’il n’y a pas le prix, c’est gratuit ? Et bien c’est ce qui s’est passé : ils me l’ont offert. « C’est cadeau ».

Et j’ai trouvé cela très symboliquement amusant que ce jour-là, « on » (l’Univers, par le truchement du drive) m’offre un pot de fleurs de cimetière, pour enterrer mon ancien moi !